Le Kendo, ou la ‘Voie du Sabre’

 

Le terme Kendo est issu des idéogrammes japonais “Ken” : sabre, épée, ou encore escrime, et “Do” : la voie, le chemin. On peut donc traduire littéralement Kendo par la “Voie du Sabre“. On le qualifie aussi parfois d’escrime japonaise. Cet art martial, qui est énormément pratiqué au Japon, est devenu au fil du temps une discipline de compétition qui s’est répandue un peu partout à travers le monde.

 

Ken’ ‘Do’ = La Voie du Sabre

 

 L’arme utilisée pour la pratique du Kendo est le Shinaï, une réplique inoffensive du célèbre Katana, le sabre autrefois utilisé par les guerriers japonais. Le Shinaï est composé de quatre lames de bambou reliées entre elles par des éléments de cuir ; un petit carré de métal à l’extrémité assure assure la rigidité de l’ensemble. La pointe du Shinaï est coiffée d’un bonnet de cuir qui maintient les lames en place ; un cordon de cuir noué au tiers de la longueur du Shinaï assure la solidité de l’ensemble. Les trois pièces en cuir sont reliées par un fil résistant de couleur jaune ou bleue (le Tsuru). Sur la Tsuka (la poignée) glisse la Tsuba (l’anneau de la garde) maintenue en place par une rondelle de caoutchouc.

 

Cette arme d’entraînement est suffisamment souple et légère pour prévenir tout risque de blessure, tout en permettant une mobilité rapide. Les coups doivent être portés avec le premier tiers du Shinaï, désigné sous le nom de Datotsubu.

 

A l’entraînement, le but du Kenshi (pratiquant de Kendo) est de frapper avec la partie valable du Shinaï la partie réglementaire d’une des protections adverses. Les frappes fondamentales portent le même nom que les protections. On distingue les coups tranchants (Kiri) du coup direct avec la pointe de l’arme (Tsuki) :

  • Men, le coup tranchant au front : Shomen (milieu du front), Migimen (partie droite du front), Hidarimen (partie gauche du front)
  • Do, le coup tranchant aux flancs : Migi Do (flanc droit), Hidari Do (flanc gauche)
  • Kote, le coup tranchant à l’avant bras : Migi Kote (avant-bras droit), Hidari Kote (avant-bras gauche)
  • Tsuki, la pique au niveau de la gorge : Morote Tsuki (pique à deux mains), Kakate Tsuki (pique à une main)

 

Ces points de frappe sont les seuls qui assurent la victoire au combattant qui parvient à toucher son adversaire. Ils ont été déterminés à partir des anciennes techniques de combat, car un Samuraï armé d’un Katana qui touchait son adversaire en un de ces points précis le mettait définitivement hors d’état de nuire.

 

 

En kendo moderne, durant l’assaut libre que l’on appelle Ji Geiko, les adversaires qui se tiennent face à face – garde au niveau du buste (Chudan No Kamae), pointes de Shinaï croisées et dirigées vers l’adversaire – vont essayer mutuellement de se porter un coup valable, que l’on appelle Ippon, tout en évitant d’en recevoir. Une des techniques fréquemment utilisée est celle du Kiri à la tête (Men) ; elle s’effectue en levant le sabre au dessus de la tête et en l’abaissant rapidement. Juste avant l’impact, au moment où le sabre atteint la position verticale, les bras, qui étaient jusque là fléchis, se tendent pour frapper. Au moment du coup, le Kenshi, entièrement concentré sur son attaque, pousse le Kiaï. Celui-ci va accentuer la puissance de frappe afin que le coup porté soit d’une totale efficacité ; une des règles du Kendo, comme dans d’autres Budo, étant de faire en sorte que l’attaque soit décisive.

En compétition, la victoire revient au pratiquant qui parvient le premier à toucher deux fois son adversaire avant écoulement du temps imparti. À la fin de celui-ci, si aucun combattant n’est parvenu à infliger deux coups valables à son adversaire, le vainqueur est celui qui possède le plus de points. Si, à la fin du temps règlementaire, aucun des deux combattants n’a marqué le moindre point désicif, ou si tous deux ne bénéficient que d’une seule touche valable, l’arbitre aura recours aux prolongations ou désignera un vaiqueur technique. Au cours de ces prolongations, le premier combattant à porter une touche homologuée sera déclaré vainqueur de l’assaut.

 

Les combattants sont différenciés par de petits rubans rouge et blanc noués dans le dos. Ceci facilite le travail des arbitres qui lèvent le drapeau correspondant à la couleur du combattant qui a marqué le point. Les arbitres sont au nombre de 3 et la validation d’un point se fait à la majorité des drapeaux levés. La rapidité avec laquelle les combattants délivrent leurs attaques rend parfois difficile la reconnaissance des points valides. À cela vient s’ajouter la nécessité de connaître les règles d’arbitrage. Tout cela explique qu’il n’est pas forcément aisé pour un néophyte de comprendre le déroulement d’un combat de Kendo en compétition.

 

 

Dans les compétitions par équipe, les équipes sont généralement composées de 5 combattants, mais aussi dans certaines compétitions de 3 ou 7 combattants. Lorsque deux équipes s’affrontent, l’équipe gagnante est celle qui détient le plus de Ippon (points gagnants). Un combat supplémentaire de barrage est quelquefois nécessaire lorsque les deux équipes ont le même nombre de points. C’est généralement aux capitaines d’équipe qu’incombe cette tâche. Pour une équipe de cinq, les noms des combattants sont : Sempo, Jiho, Chuken, Fukusho, Taisho.

 

La compétition n’est pas le but ultime en Kendo, mais elle constitue en tout cas un excellent moyen d’évaluer son propre niveau par rapport aux autres combattants, et une excellente occasion de se frotter à d’autres pratiquants, et donc de progresser. Comme le disait Jigoro Kano Shihan, fondateur du Judo : “L’échec dans la compétition et l’entraînement ne doit pas être une source de découragement ni de désespoir, mais c’est un signe de besoin d’une pratique plus grande et d’efforts plus soutenus.”

 

 

En kendo, La dextérité de certains adeptes se voit dans l’aisance des déplacements, dans l’aptitude de maintien d’une attitude qui allie à la fermeté une dimension esthétique et dans la capacité de porter des coups aussi secs que précis avec une amplitude de moins en moins importante. Lors des entraînements, l’adversaire ne doit pas être perçu comme un ennemi à abattre par tous les moyens, mais plutôt comme un partenaire indispensable au progrès. Toute forme de brutalité étant exclue, les assauts n’en demeurent pas moins d’une intensité très soutenue. C’est pourquoi, au delà du formalisme et du folklore, le kendo à conservé une étiquette indispensable (Reigi), celle-ci témoignant du respect mutuel qui règne dans cette voie du sabre.

L’apprentissage du Kendo est agréable, et les exercices simples ne requièrent aucune aptitude spéciale. Néanmoins, une certaine dose de patience et de courage est nécessaire aux débutants comme aux pratiquants. Les séquences gestuelles effectuées au cours de l’apprentissage ou du perfectionnement semblent, de par le rythme et le volume exigés, particulièrement propices à l’élimination du stress et des blocages qui caractérisent bon nombre d’individus. De surcroît, la pratique non traumatisante de cet art permet une longévité sportive exceptionnelle tout en offrant à ses adeptes la possibilité de canaliser leur agressivité.

                 

Beaucoup d’informations sur le Kendo seront trouvées sur le site officiel de la CRKDR AURA et de  France Kendo.